Par un beau matin, mon chat Caramel est parti de notre appartement. Il devait en avoir marre de cette vie à Paris, il ne pouvait pas sortir, l'air le faisait tousser (c'est lui qui me la raconté). Il prit le chemin de la campagne. Il se disait que les calins lui manqueraient mais il ne pouvait plus s'en contenter. Il voulait voir le monde. Après avoir marché toute la journée, il s'arrêta dans un endroit qui lui semblait bien agréable. L'air sentait bon. Une odeur fraîche lui caressait les narines et il se sentait ivre de joie devant cette nouvelle liberté. Il s'endormit paisible mais le coeur gros de ne pas avoir ses calins. Au petit matin, il fut reveillé par un horrible cri aigu et qui ne voulait rien dire pour lui. -"Cocorico" Il se dirigea vers le bruit et vit une drôle de chose qui avait deux pattes toutes maigres. Son gros corps était recouvert de la même chose que l'on trouve dans les oreillers, une petite tête et un truc bizarre au niveau de la bouche. Autour de lui, il y avait plein de ces choses faites comme lui. Caramel s'adressa à la plus proche et lui dit -" T'es quoi toi qui est fait comme les oreillers et qui a un plumeau sur le derriere ? " -" Je suis une poule moi Monsieur ! " -" Une poule ? Je voudrais bien voir ça, chez moi les poules sont des humains et ils ont l'air moins ridicules que vous." La poule vexée appela ses copines et elles se mirent toutes à courir après lui pour lui faire ravaler ses paroles méchantes. Le pauvre Caramel courut se réfugier dans la bergerie. Quelle ne fut pas sa surprise de voir ces animaux sur quatres pattes mais recouvert de tapis de salle d'eau tout blanc. -" T'es qui toi qui t"es déguisé en salle d'eau ? " -" Meeh, je suis un mouton moi Monsieur ! " -" Un mouton ! Toi ! Je les connais moi les moutons, ils sont souvent sous les lits et tu ne leur ressembles absolument pas. En plus, ils finissent tous à la poubelle dès qu'on les voit, ils sont vraiment indésirables. Sur ce le mouton très en colère lui donna un coup de tête et l'envoya dans la boue. Le pauvre chat commençait à se demander où il avait atterri, dans quel monde il vivait. Ce n'étais pas un rêve, il le savait, il avait mal partout. En levant la tête, il vit quoi ! Une chose encore plus laide que les autres et qui ne sentait vraiment pas la rose. Il p...ait vraiment. - " Qui t'es toi qui hume pas bon du tout ? T'es gros, t'as pratiquement pas de jambe, t'as une queue à faire mourir de rire, t'as pas de poils ou si peu qu'on dirait une brosse à reluire et je te parle pas de ta tête ni encore moins de ton nez qui est à moitié fini. " -" Je suis un cochon, moi Monsieur le malpoli " -" Toi, un cochon, mon oeil. Ma maîtresse quand Charlotte a fait une bétise ou qu'elle rentre sale de l'école, elle lui dit que c'est un vrai cochon. Et je peux te dire que Charlotte est vraiment une très jolie fillette. Tu n'as rien a voir avec elle." Le cochon agacé par ce matou l'envoya baldinguer un peu plus loin. Il se retrouva chez les ânes. Oh, la la, vraiment ce pays ne lui convenait pas. N'y avait -il personne qui lui ressemble? et quel était maintenant ce nouvel animal. ? -"Qui t'es toi qui ressemble à un mouton par ton corps mais qui a une queue avec une touffe au bout, de grandes oreilles velues et une tête de cheval à bascule ?" -" Moi je suis l'âne, hi..han " -" Toi un âne. T'es bien comme toutes les drôles de bêtes que je viens de voir, vous vous prenez tous pour quelqu'un. Un âne. Pheuff. C'est un prenom de petite fille. Notre voisine s'appelle Anne et tu ne lui ressembles absolument pas." L'âne très mécontent qu'on le contredise donna un grand coup de sabot au chat qui se retrouva près de la grande route. Là dessus, Caramel se dit qu'il valait mieux rentrer à Paris, à la maison. Tant pis pour l'odeur irrespirable mais au moins il serait au calme et il ne rencontrerait pas d'autres étranges bestioles qui se prennent pour ce qu'elles ne sont pas. Aussitôt rentré, Caramel nous raconta ses mésaventures et il nous arrive encore de bien en rire. Moralité: Ne laissons pas nos enfants dans l'ignorance de ce qui pourrait un jour les mettre dans l'embarras. Histoire de maman Cosette pour sa poupée charlotte (1996)