Claude Duneton est né en 1935.Il fut instituteur, comédien (en France comme en Angleterre)
Je me souviens quand enfant il venait voir mon père, je brulais d'admiration pour Claude. Il avait une patience avec nous, enfants terribles, il venait travailler et il jouait avec nous sans perdre le fil de ce pourquoi il etait venu.
Ouvrages:
- Parler croquant
- La puce à l'oreille
- Je suis une truie qui doute
- L'Anti-manuel de français
- A hurler le soir au fond des collègues
- Le Diable sans porte
- Petit Louis, dit XIV
- etc..
La puce à l'oreille
- Claude Duneton dit : "J'ai fait un choix, parmi les locutions que tout le monde connaît et utilise, pour retenir celles qui m'ont paru les plus riches ou les plus amusantes, ou dont l'origine éclaire tout à coup un morceau du passé. Les plus anodines ne sont pas les moins surprenantes. Reste que j'ai dû laisse en suspens des centaines de fiches incomplètes, incomplétables peut-être, un vaste terrain sur lquel il ne faut avancer qu'en tâtant de l'orteil sous peine de s'embourber jusqu'aux yeux... Seulement les fourmis se retrouvent bien dans un marécage!"
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- Ci-dessous quelques expressions :
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- Sabler le champagne
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- Ce vieux Crésus, en sablant le champagne
- Gémit des maux que souffre la campagne
- dit Voltaire, ironiquement. A propos, pourquoi ce curieux "sabrage"? On n'a nullement l'impression en portant sa coupe aux lèvres de se livrer à une opération technique particulière...
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- On emploie cette expression depuis le début du XVIIIe siécle. Elle signifie simplement avaler d'un trait le contenu de son verre, autrementdit faire "cul-sec". L'explication traditionnelle veut que l'on compare ainsi le vin pétillant à un métal en fusion que l'on coule en une fois dans un moule de sable, opération qui s'appelle proprement sabler.
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- J'aime assez toutefois cette tradition des buveurs du XVIIIe que rapporte Littré, selon laquelle on saupoudrait préalablement de sucre fin la flûte à champagne après l'avoir embuée d'un souffle. Cela faisait, paraît-il, mousser le vin davantage. Il fallait l'avaler d'un seul trait. Il est à noter que les deux explications ne s'excluent nullement et que l'on peut aisément vérifier l'exactitude de la seconde...
- Beaucoup moins courante est l'expression sabrer le champagne, parce qu'elle se réfère à une pratique apparemment peu connue, quiaque joliment spectaculaire.En effet, au lieu d'installer un suspense douteux avec le fameux bouchon en forme de cèpe qui n'en finit pas dese décoller, il existe une méthode originale de débouchage pour gens pressés. Il suffit de décrocher tranquillement un sabre de cavalerie, d'en poser la lame bien à plat sur le fil de la bouteille et de la faire glisser d'un vigoureux coup de poignet. L'extrémité du goulot casse net, emportant collerette, fil de fer et bouchon!... Il ne reste plus qu'à sabler vivement.
- J'ignore d'où vient ce geste de cosaque. Je croirais volontiers qu'il est né spontanément dans les caves crayeuses de Champagne au cours des célèbres pillages qui ont accompagné les diverses invasions de cette partie de la Frnce. 1815? 1870? 1914?... On a la choix.
- En tout cas le champagne doit être frais. Et si par hasard vous n'aviez pas un sabre sous l main lors de votre prochaine célébration, sachez qu'un fort coutau de cuisine fera parfaitement l'affaire!
- Une vie de patachon
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- Ce n'est qu'au XIXe siècle que l'on connut les pataches, sortes de vieilles guibardes sans ressorts, câchées, inconfortables, sui servaient de diligences aux pauvres et aux régions peu huppées. Leur conducteur était le patachon, toujours sur les routes, parmonts et par vaux, buvant sec à toutes les tavernes pour se donner l'illusion de conduire un carrosse.
- Au fond, c'était un pilier de cabaret, mais ambulant!